C’est parti aujourd’hui nous allons parler des croyances. Alors pas des croyances religieuses donc je ne parlerai pas de résurrection, de Temple de Jérusalem, de Coran, de Shiva, ou encore de tao.
Je vais plutôt vous parler des croyances limitantes ou ressourçantes.
Alors tout d’abord qu’est-ce qu’une croyance ?
Nous avons tous des croyances sur le monde, la vie, nos comportements, nos capacités, nous-même, les autres, sur ce qui est possible, ou impossible, sur notre confiance en nous-même, sur ce que nous « valons », etc.
Une croyance, c’est une sorte de jugement sur la réalité, un présupposé, un a priori, une règle, une norme, que nous avons intériorisé comme valable. C’est une affirmation, que l’on tient pour vraie, mais qui n’a pas de fondement scientifique ou pour laquelle nous n’avons pas de preuve définitive.
Par exemple je n’ai pas de chance, je suis moche, je ne peux pas changer, sont des croyances limitantes puisqu’elles vont être un frein à l’action. Si je crois que je suis moche, je vais m’interdire certaines expériences ou me limiter dans mes comportements, par exemple éviter de porter certains habits ou sortir avec certains types d’hommes, etc.
Si je crois que la terre est plate, je vais m’arrêter au bord et n’aurais jamais l’occasion de faire le tour du monde.
Je peux également avoir des croyances ressourçantes, je suis capable, j’apprends vite, chaque jour je me réinvente, qui vont me permettre de grandir, de mobiliser mes ressources pour avancer. Par contre attention aux fausses croyances ressources, si je crois que je peux voler et que je saute d’un building…. et bin ça ne marche pas ou plutôt ça ne vole pas.
Nous avons tous une multitude de croyances dans tous les domaines de nos vies. Et ces croyances sont un peu comme des lunettes de vue qui nous font voir le monde d’une certaine manière. Et pour maintenir un équilibre de cette vision, nous allons faire coïncider nos comportements et pensées avec nos croyances.
Mais d’où viennent les croyances me demanderez-vous ? C’est pas sorcier Fred, il pousse sur le croyancier, ce petit arbre de Jamaïque… non je déconne !
Le cerveau du bébé lorsqu’il né n’est pas terminé et pour certains il ne le sera jamais d’ailleurs… Il pèse 400g à la naissance et environ 1,4kg à l’âge adulte. Pendant les premières années de sa vie le bébé est dans une sorte d’état hypnotique, il va donc télécharger et engrammer tout ce qui vient de l’extérieur. Il n’est pas capable de filtrer les informations. Il intègre ainsi une partie des croyances liées à ses parents, sa culture, son environnement, etc.
Les croyances naissent aussi des événements que nous vivons. Je vous rappelle rapidement comment fonctionne le cerveau. Nous avons une bibliothèque de mémoire, l’hippocampe dans laquelle sont stockés tous nos souvenirs. Bien sûr, nous avons l’impression de nous souvenir que d’une partie, mais tout est là. Cette bibliothèque de mémoire sert à nous adapter au monde dans lequel nous vivons.
Mon cerveau enregistre un souvenir, encapsuler d’émotions, et développe une croyance associée. Par exemple je vais à la piscine pour la première fois avec l’école j’ai 6 ans, mon instituteur me jette dans le grand bain pour m’apprendre à nager. La croyance populaire à cette époque était lorsqu’un enfant ne sait pas nager, jette-le à l’eau s’il remonte c’est bien, sinon tant pis.
Je manque de me noyer, mais heureusement ce gentil professeur finit par me tendre une perche. J’enregistre dans ma bibliothèque de mémoire le souvenir, teinté d’émotions par exemple : la terreur, la honte, la colère. Et je développe une croyance, par exemple : l’eau est dangereuse ou encore les instituteurs ont toujours une perche.
À partir de ce souvenir engrammer dans mon système, mes comportements vont changer. Lorsque je vais m’approcher d’une piscine ou d’un endroit où il y a beaucoup d’eau, mon système va chercher dans la bibliothèque de mémoire s’il a déjà vu une expérience similaire. Il va retrouver ce souvenir il va activer la branche du stress de mon système nerveux autonome dans le but de me protéger. En gros dans mon cerveau ça fait ça ; et les mecs vous avez déjà vu ce truc, ah ouais attends la dernière fois qu’elle a été à la piscine elle a failli mourir. Vite les gars faut la sortir de là. Et là le système va tout faire pour me sauver la vie, autrement dit je vais activer un des trois mécanismes de défense la fuite, l’attaque, ou faire le mort.
Et des expériences avec l’eau je vais en revivre, soit elles vont venir renforcer ma croyance de base : l’eau est dangereuse, soit elle vont me rassurer, l’eau n’est pas toujours dangereuse.
Et plus ma croyance va être forte d’expériences emmagasinées, plus mon système va se mettre en action pour valider cette croyance. Je vais créer ce que je crois. Mes croyances influencent mes pensées, mes décisions et mes comportements.
Par exemple si je crois que je ne mérite pas d’être aimé et qu’une personne me manifeste de l’amour, je vais me dire qu’il a un intérêt caché, que la personne ne m’aime pas sincèrement, qu’elle veut profiter de moi. Comment pourrait-elle aimer une personne comme moi ? Et ainsi je vais adopter des comportements d’évitement ou de rejet dans le but de me protéger.
Si je crois que Martine ne m’aime pas, et qu’elle passe justement devant moi sans me dire bonjour, je vais venir valider cette croyance en me disant, bah tu vois, elle ne m’aime pas et c’est pour ça qu’elle ne m’a pas dit bonjour. Si au contraire je pense qu’elle m’aime bien et que Martine passe sans me dire bonjour, je vais me dire, ah mince elle n’a pas l’air d’aller bien et je vais m’inquiéter pour elle ou je vais me dire qu’elle ne m’a pas vu. Hey Martine
Si je crois que les hommes ne savent pas s’occuper des enfants, je me réserverai cette tâche et ferai peu participer mon conjoint. Avant même de lui demander ce qu’il en pense et quelle est sa position sur ce sujet, je vais partir de ma croyance et mettre en place des comportements qui vont la valider… quitte à le lui reprocher par la suite !
Alors maintenant qu’on sait tout ça, comment fait-on pour les changer Jamy ?
La première bonne étape est évidemment de les identifier, pour ça vous pouvez choisir une situation dans laquelle vous êtes bloquée. Prenez un stylo et écrivez : je veux, suivi du résultat que vous souhaitez, enfin n’écrivez pas ça, écrivez le résultat que vous souhaitez, mais je n’y arrive pas parce que ….. et répondez sans réfléchir. Plus votre réponse sera spontanée, plus elle sera juste. Par exemple, je veux m’alléger de 10kg, mais je n’y arrive pas parce que je n’aurais plus de plaisir dans ma vie si je mange sain et parce que je n’aime pas faire du sport. Laisser vraiment venir tout ce qui vous passe par la tête. Parfois il faut se donner du temps et de l’expérience pour que les réponses viennent facilement.
Un autre exemple : je veux changer d’orientation professionnelle, mais je n’y arrive pas parce que je suis trop vieux pour changer et parce que c’est risqué en cette période.
Pour identifier vos croyances, vous pouvez aussi être plus attentif à votre discours et à celui des autres d’ailleurs. Au travers d’une conversation, vous allez, sans même vous en rendre compte exprimer tout ce qui vous bloque. Je n’y arriverai jamais, on ne peut pas se remettre de quelque chose d’aussi grave, je dois construire une famille pour être heureux, en Lorraine il fait toujours un temps pourri, ah non ça c’est peut-être pas une croyance.
Une fois que j’ai identifié mes croyances qui m’empêchent d’atteindre mon objectif, je peux essayer de comprendre d’où elles viennent. Est-ce que je les aie apprises de quelqu’un ? À quel moment j’ai décidé de les adopter ? Et surtout est-ce que ces croyances me sont favorables ou non et par quelles autres croyances je pourrais les remplacer ? Notez ces nouvelles croyances et relisez-les régulièrement pour vous en imprégner et surtout créer de nouvelles expériences qui viennent les valider.
Une autre manière de modifier les croyances est la technique EFT (Emotional Freedom Techniques). Puisque les souvenirs sont colorés d’émotions et de croyances, si j’apaise les émotions d’un souvenir, la croyance n’a plus de raison de tenir. Autrement dit si j’apaise le souvenir de l’instituteur qui me balance dans le grand bain et qu’il devient neutre émotionnellement, mon système n’a plus de raison de garder la croyance que l’eau est dangereuse. Et ainsi je vais adopter une nouvelle manière de me comporter face à l’eau. Je vous invite à réécouter ma chronique sur le sujet de l’EFT.
Maintenant que vous avez compris ce que sont les croyances, vous avez le pouvoir de les modifier ou non. Commencer simplement par les identifier en vous observant un peu plus.