Je m'en tape
Les phobies
Les phobies : Quand nos peurs prennent le dessus
Qu’est-ce qu’une phobie ?
Nous avons tous déjà ressenti de la peur à un moment donné. Cette peur est souvent passagère et disparaît une fois la situation terminée. Mais pour certains, cette peur persiste et devient irrationnelle, disproportionnée face à la réalité. C’est ce que l’on appelle une phobie.
Quand on a une phobie, on sait bien que notre peur est irrationnelle. Mais ce simple fait ne nous aide pas à la surmonter. Au contraire, cela peut parfois amplifier notre culpabilité ou notre honte, car nous sommes bien conscients que cette peur n’a pas lieu d’être.
Les réactions physiques et comportementales
Face à une phobie, notre corps réagit comme s’il était en danger imminent : rythme cardiaque qui s’accélère, difficultés à respirer, mains moites, dilatation des pupilles… Ce n’est pas seulement notre esprit qui panique, mais notre corps tout entier qui entre en mode « survie ».
Côté comportemental, les phobies nous poussent souvent à adopter des stratégies d’évitement. Si par exemple vous avez peur de conduire, vous allez tout faire pour éviter de prendre le volant, quitte à bouleverser votre vie quotidienne. Vous trouverez toujours des excuses pour éviter la confrontation avec votre peur, et parfois même, vous n’oserez pas en parler autour de vous, par honte ou par gêne.
L’impact social et psychologique
Les phobies peuvent parfois mener à un véritable isolement. Il est difficile pour les autres de comprendre ce qu’on ressent face à une peur irrationnelle. En France, plus de 6 millions de personnes sont touchées par des phobies, soit plus de 10 % de la population. Depuis 2005, l’Assurance Maladie reconnaît d’ailleurs les phobies comme un handicap.
Ce qui est encore plus surprenant, c’est que tout peut devenir l’objet d’une phobie. Des animaux aux fruits, en passant par les clowns ou même les nains de jardin, la liste est infinie. Un traumatisme, aussi anodin soit-il, peut déclencher une peur irrationnelle.
Comment notre cerveau gère les phobies ?
Les phobies sont souvent liées à un événement traumatisant. Par exemple, si vous vous êtes fait mordre par un chien enfant, votre cerveau enregistre ce souvenir accompagné d’une émotion forte. Chaque fois que vous êtes en présence d’un chien, votre cerveau réactive ce souvenir et cette émotion négative, enclenchant un mécanisme de défense.
Prenons l’exemple d’un enfant mordu par un pigeon (oui, ça arrive !). Cet événement s’inscrit dans sa mémoire avec une émotion de terreur. À partir de là, chaque pigeon croisé réactivera cette peur, comme si sa vie était menacée par ce volatile malveillant. Ainsi, la fuite ou l’attaque deviennent des réactions naturelles, même si elles semblent démesurées pour un simple pigeon.
L’influence de l’environnement
Les phobies peuvent aussi être apprises. En observant ses parents réagir avec peur face à certaines situations, un enfant peut associer un danger à des objets ou des événements qu’il n’a jamais expérimentés lui-même. Parfois, une phobie est même un transfert d’une peur plus profonde. Par exemple, une personne peut développer une peur des chats après avoir vécu une dispute familiale intense en présence d’un chat, bien que le chat en lui-même n’ait rien à voir avec la situation.
Les solutions pour surmonter les phobies
La bonne nouvelle, c’est qu’il existe des solutions efficaces pour apaiser, voire guérir les phobies. L’une des méthodes les plus courantes est la thérapie par l’exposition. En se confrontant petit à petit à sa peur, on finit par enregistrer des expériences positives qui atténuent progressivement l’intensité de la phobie.
Pour ceux qui ne peuvent pas ou ne souhaitent pas s’exposer à leur peur, il existe des techniques de thérapie brève, comme l’EFT (Emotional Freedom Technique). En stimulant certains points du corps tout en repensant à un souvenir traumatisant, on peut progressivement neutraliser l’émotion négative associée à ce souvenir.
Conclusion
Les phobies peuvent sembler absurdes de l’extérieur, mais pour ceux qui les vivent, elles sont bien réelles et terrifiantes. Heureusement, avec les bonnes approches, il est possible de les surmonter et de reprendre le contrôle. Alors, la prochaine fois que vous croiserez quelqu’un terrifié à l’idée de monter dans une voiture ou d’affronter un clown, rappelez-vous que, pour lui, c’est une véritable bataille contre un danger perçu.
Et si vous êtes vous-même concerné par une phobie, il est peut-être temps de la confronter, petit à petit, ou de chercher une aide adaptée pour retrouver la sérénité. Après tout, il y a toujours une solution pour chaque peur.
